Jardin Japonais
Comme la plupart des arts traditionnels japonais, la conception d’un jardin japonais entre en étroite relation avec la religion. Le Shintoïsme et le Bouddhisme, les religions pratiquées dans le pays du soleil levant, sont les pierres angulaires qui ont façonné au fil des siècles la mise en place de ces œuvres d’art. Ces deux religions prônent la communion de l’être humain avec la nature. Dans les jardins japonais, les plantes, l’eau ainsi que les pierres sont ainsi mises à l’honneur.
Qu’est-ce qu’un jardin japonais ?
Au tout début de leur conception, les jardins japonais ont été édifiés afin que les esprits divins puissent se reposer. C’est ainsi le lieu privilégié pour entrer en contact avec les dieux. Afin d’atteindre cette quête ultime, ces endroits se devaient alors de représenter la sobriété et la simplicité. On parle alors de jardin zen là où la sérénité s’unit avec la nature pour rencontrer les esprits divins.
L'archipel nippon est riche d'un patrimoine important dans ce domaine, et lors d'un voyage au Japon vous ne manquerez pas de visiter l'un des plus beaux jardins japonais. Les grandes villes telles que Kyoto ou Tokyo en comportent de nombreux, dans des styles bien différents.
Les différents types de jardins japonais
En règle générale, il existe trois types de jardins japonais. Cependant, ces derniers peuvent être déclinés sous différents styles et selon l’inspiration de celui qui le crée.
Le Shizen fūkeishiki ou Tsukiyama
Ce style est la représentation en miniature de la grandeur et de la beauté de la nature. L’idée est surtout de reproduire dans un espace clos, la plupart du temps dans les temples et les résidences, l’atmosphère de quiétude que nous offre la nature.
Pour concevoir un jardin japonais dans un petit espace, l’effet de trompe l’œil est de mise. En effet, afin de donner une illusion de grandeur, les paysagistes doivent jouer sur chaque élément qui compose le jardin. L’eau représente alors les lacs ou les rivières, les montagnes sont symbolisées par des rochers, et des plantes seront judicieusement choisies. Toujours dans ce contexte de trompe l’œil, les éléments disposés en premier plan doivent être plus imposants par rapport aux autres. Les plantes quant à elles sont placées en arrière-plan afin de donner une illusion de vue lointaine.
On rencontre souvent ce type de jardin dans les temples bouddhistes. Le jardin Karesansui met surtout en avant la nature, représentée par la mer, les montagnes et les îles. Le sable et les graviers sont alors utilisés pour symboliser la mer. Ces éléments sont alors travaillés méticuleusement avec un râteau afin de donner l’illusion de vague. Les pierres sont quant à elles, disposées afin de représenter les montagnes et les îles. En tout, on retrouve 15 pierres placées en 5 groupes.
Par ailleurs, étant donné qu’il s’agit de jardin sec, l’eau n’est pas incluse dans ces jardins et les plantes sont très peu nombreuses.
Le jardin de thé ou Chaniwa
Le Chaniwa est le jardin qu’il faut traverser avant d’accéder vers le lieu où se déroule la cérémonie du thé. Cet endroit dispose de plusieurs éléments dont le Tsukubai. Cette pierre creuse contient de l’eau, permettant aux invités de se nettoyer et de se purifier avant la cérémonie. Souvent, une lanterne japonaise est disposée à proximité du pavillon de thé. A l'origine, elle servait à éclairer et guider les invités.
En somme, pour chaque type de jardin, on constate un ingénieux mariage entre les minéraux et les végétaux pour un résultat zen et épuré.
L'omniprésence de la roche
S'il est un élément commun à tous les jardins, c'est bien les pierres que l'on retrouve à plusieurs niveaux. Insensible au temps qui passe, généralement de couleur sombre, cet élément minéral est utilisé aussi bien pour des pas japonais que pour des ponts, des séparations. Il est impensable de concevoir un jardin sans avoir ces roches. Heureusmeent l'archipel nippon étant volcanique, il n'en manque pas. Mais je me suis souvent demandé comment elles avaient été transportées. Certaines font plusieurs centaines de kilos, et ont été installées à une époque où les engins d'élévation n'existaient pas.